Par Morgan LAURENT
acupuncture psychosomatique

Il ne s’agit pas bien entendu de traitements par acupuncture et moxibustion. 
L’aiguille de l’acupuncteur stimule en direct l’énergie nourricière (yong) qui circule dans les méridiens en profondeur, tandis que le doigt ne stimule que l’énergie défensive (wei) qui est superficielle. C’est cette même énergie qui est mobilisée lorsque l’on utilise des aiguilles bimétalliques de contact. Mais, comme  l’énergie wei est aussi une énergie sentinelle, si on sait la travailler, elle devient messagère et communique alors le message d’harmonisation dont elle est chargée… 
Il est bon de se souvenir de la capacité de nos mains, de nos doigts. D’ailleurs, ne vaut-il pas mieux utiliser les doigts que de « planter » des aiguilles si on ne sait vraiment travailler l’énergie (Qi) ?
Bien entendu il faut savoir localiser les points, cependant sans la précision requise à l’utilisation d’une aiguille. (Pour les localisations référez-vous à l’atlas didactique d’acupuncture traditionnel de MM Daniel Laurent, Léger, Timon, Virol , édition Trédaniel).
 Ou au DVD de localisation des points par Daniel Laurent.
Et là encore si nous pouvons utiliser des points en relation avec une méthode matricielle, ce n’est que mieux !
(pour apprendre les méthodes matricielles référez-vous soit au précis de sinoharmonie de Daniel Laurent (édition Trédaniel) soit au manuel de médecine traditionnelle asiatique, de Daniel Laurent et Truong Thin, édité par l’Association les cinq éléments).
Si vous devez agir avec vos mains et vos doigts, surtout prenez le temps d’être au calme : un soin n’est pas un spectacle. 
Installez confortablement la personne que vous voulez aider. 
Lavez-vous les mains, puis frottez-les l’une contre l’autre pour faire circuler votre Qi, et commencez à vous laisser pénétrer d’une véritable intention harmonisante tout en respirant amplement. Souvenez-vous de l’importance de :
– l’attention aux réels besoins de l’autre
– l’intention empathique
Le reste n’est plus qu’une question de technique et c’est relativement secondaire par rapport à l’attention et à l’intention.

Voici à titre illustratif, et parce qu’elle correspond à tout ce qui vient d’être évoqué, la méthode “San Jiao Jing Luo” de Daniel Laurent :

1- L’analyse

a – Mettez en évidence les systèmes méridiens perturbés en palpant (même à travers les vêtements) les points d’alarme (Mo). Cela permet ensuite de déterminer les points maîtres du rééquilibrage (pour les méridiens yang, ce sont les points yuen, pour les méridiens yin, ce sont indifféremment les points lo ou yuen, mais à ajouter au point yuen du méridien yang couplé)
b -Déterminez ensuite les points brindilles. Les brindilles, ce sont les sensations, le ressenti. Les noms des points vous donnent des indications de ressenti. L’excellent ouvrage de Philippe LAURENT intitulé l’esprit des points  (édition You Feng) peut vous être très utile.

2 – Le principe

Les points ne sont pas à stimuler, mais doivent être mis en circuit avec les doigts. Il suffit donc de les toucher et de garder dessus un contact subtil au cours duquel le ressenti est important

3 – La technique

Gardez un contact permanent sur les points maîtres avec les doigts de la main gauche (mais pas forcément tous les points en même temps), et avec les doigts de la main droite, établissez la liaison avec les points d’aide qui sont les points symptomatiques. 
Soyez à ce que vous faîtes. Ne vous laissez pas distraire par un quelconque bavardage ou même pour expliquer. Il y a un temps pour tout. 
Que votre toucher soit en rapport avec le calme de votre respiration. 
Faîtes confiance à l’énergie sentinelle (wei) que vous sollicitez sur les points choisis. C’est ce que l’on appelle l’intelligence du point.

Pour les affections aiguës on prendra les points des douze méridiens du côté gauche, et pour les affections chroniques du côté droit.

Si vous souhaitez tonifier ou disperser l’énergie d’un point, vous pouvez en plus de votre intention harmonisante appliquer un petit mouvement giratoire (sens des aiguilles d’une montre pour tonifier, sens inverse pour disperser). Vous serez surpris des résultats que l’on peut obtenir ainsi.

Prenons un exemple. 
Une personne ressent des vertiges (il s’agit d’un trouble subjectif), et la consultation chez le médecin ne donne aucune explication organique.
 Vous testez les points d’alarme. Celui du ministre du cœur, et celui de la vésicule biliaire sont par exemple sensibles à la palpation. Vous savez que le méridien du ministre du cœur est en relation avec le système neuro-sympathique, et celui de la vésicule biliaire avec les difficultés à prendre des décisions. L’entretien avec la personne confirme ces aspects. Le trouble est chronique.

Vos points maîtres seront
– pour la vésicule biliaire, le point yuen (40 VB)
– pour le ministre du cœur : le 6 MC (lo) et/ou le 7MC (yuen) auquel il faudra ajouter le 4 TF (yuen du méridien couplé)

Vos points d’aide seront choisis en fonction des données de la psychosomatique. Il existe trois cas possibles :
– l’ énergie yang pathologique d’origine hépatique se transforme en vent interne, gagne la tête et donne des vertiges,
– le vide de sang des grands asthéniques donne des vertiges (de même que les hémorragies)
– la stagnation de mucosités se transforme en feu.

Bref, chaque tableau indique des points d’aide mais nous pouvons citer : 
7 VB, 20 VB, 6 MC, 17 TF, 2 F, 3 Rn, 40 E, 10 Rt …
A l’Institut de de Ho Chih Min Ville, cette technique a été expérimentée et est enseignée avec succès. Apprenez à vous en servir. 
Il n’y a pas là de pouvoir secret particulier, simplement une application des lois de l’énergétique.

 Bien entendu, cela ne remplace pas le traitement médical de l’acupuncteur qui peut être nécessaire. Dans ce cas, c’est une aide, un adjuvant, une possibilité complémentaire..