Cela peut paraître étonnant d’inscrire René Guénon dans une lignée acupuncturale.
En fait j’ai découvert qu’il était le dénominateur commun de tous ceux que j’ai rencontré et qui se référaient à la Tradition, à savoir André Timon, Jacques-André Lavier, André Faubert et Charles Laville-Méry.
Chacun d’entre eux recommandait, pour comprendre, d’avoir lu « la Pensée chinoise » de Marcel Granet, et « la Grande triade » de René Guénon. Pour le premier ouvrage, cela se comprend aisément, mais pour le second …
Effectivement l’acupuncture qui s’est développée en Europe n’est pas celle pratiquée en Chine, ni avant ni actuellement : comment peut-elle se prétendre traditionnelle ?
Eyant lu René Guénon, j’ai adhéré à son hypothèse selon laquelle il n’existe qu’une seule tradition, et que celle-ci a pris ensuite des formes multiples en fonction des cultures et des religions qui s’y sont développées.
La médecine pratiquée dans toutes les civilisations est une des expressions de la tradition.
Il semblerait que les adeptes de Guénon pensent qu’à partir de la compréhension des lois et symboles propres à la tradition, il soit possible quasiment de recréer les fondements sous-jacents à une médecine issue de la tradition.
Avec ce postulat souvent informulé et inconscient, les occidentaux ont créé une acupuncture qui est traditionnelle par les bases traditionnelles de référence, mais qui est moderne car adaptée à un autre temps et un nouveau lieu.
J’ai développé tout cela dans ma thèse de doctorat intitulée : « la tradition comme épistémée des médecines traditionnelles et populaires ».
Le docteur Gilles Andrès a développé le même thème dans son ouvrage « Principes de la médecine selon la Tradition ».